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Se parler à la 3ème personne, comme César ou Delon : une pratique salutaire !

Nous sommes tout à fait sérieux et à jeun en affirmant cela. Et voici pourquoi :

Tout commence par le paradoxe de Salomon. Ce roi de l’ancien testament était reconnu unaniment pour sa grande sagesse et l’on acourait de loin pour bénéficier de ses conseils. Or il ne parvint pas à appliquer pour lui-même ces règles de sagesse, et son règne se termina fort mal. D’où le paradoxe de Salomon, dont nous sommes tous plus ou moins les adeptes : il est plus aisé de prodiguer d’excellents conseils à ses proches que de les appliquer à soi-même.

Cette difficulté à se conseiller soi-même avec autant de pertinence que lorsque l’on conseille les autres s’explique par :

  • le by-pass du néocortex préfrontal (partie de notre cerveau dédiée an particulier à la réflexion, l’analyse, ou la logique),  provoqué par les émotions intenses
  • différents biais cognitifs (autrement dit processus cérébraux moins bien adaptés à notre monde actuel qu’aux mondes anciens  pendant lesquelles s’est formé notre cerveau) comme le biais d’autocomplaisance : nous sommes de bons conducteurs, ce sont les autres qui ne savent pas conduire.

Prise de recul - Longue vueD’où l’immense intérêt de prendre de la hauteur, de se mettre en position dite “Méta”. Pour aider à pratiquer ce recul, les scientifiques (1) se sont aperçus qu’une des meilleures méthodes consistait à se parler à la 3ème personne, justement comme Jules César ou Alain Delon. Les psychologues appellent cette pratique la “distanciation”. Si, par exemple, vous vous appelez Laurent, vous aurez avantage à  penser : ” Que puis-je conseiller à Laurent dans cette situation délicate ?” ou encore “Comment Laurent pourrait-il réagir au mieux ?”. Cette posture permet de contourner par construction les biais cognitifs que nous avons évoqués. Elle est aissée à mettre en oeuvre. La seule difficulté consiste à savoir qu’elle est efficace et à penser à la pratiquer au bon moment.

Les bienfaits de cette pratique s’avèrent bien plus importants que sa simplicité ne le laisserait penser. Ces bénéfices rejoignent ceux de la Méditataion de Pleine Conscience (Mindfullness) :

  • Meilleure concentration, meilleures décisions,
  • Diminution du stress

 

(1) Etude de Grossmann & Kross – Psychlogical Science – 2014