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Le cerveau de l'enfant : Tout se joue avant 6 ans ?

Certainement pas ! même si cette période de la vie est après le stade foetal, celle pendant laquelle le cerveau évolue le plus ( sa plasticité est maximale peut-on dire maintenant entre nous puisque vous savez ce qu'il signifie désormais ). Au moment de notre naissance, nous disposons de quasiment tous nos neurones, mais seulement de 10% de nos connexions ! Rappelons-nous que nous naissons ‘pas finis’. Nous sommes même les animaux les moins ‘ finis ‘à venir au monde.



Un faon, un éléphanteau, un chaton naissent par exemple en étant capable de marcher tout de suite, une fois le choc de la naissance passé. Il faut un an au petit d’homme pour le faire ! Cette naissance prématurée s’avère la voie que l’évolution a retenue pour que la tête ( donc le cerveau ) énorme de l’humain puisse encore passer par le bassin féminin. S’il devait sortir avec toutes ses connexions, le cerveau du foetus resterait coincé dans l’utérus de sa maman. Il vaut donc mieux tout compte fait qu’il prenne son temps pour forger tranquillement ses connexions et apprendre en particulier à marcher.
Ainsi 90% du câblage d’un cerveau du nouveau-né reste à faire. De combien de temps dispose-t-il pour achever les travaux ? Jusqu’au début de l’âge adulte, soit un bonne vingtaine d’années. Les plus parents d’entre nous auront au passage bien noté que le cerveau de leur ado n’est pas totalement achevé… ce qui explique bien des choses non ? Nous y reviendrons au chapitre suivant.

Les parents de jeunes enfants auront également observé que ‘ Tout ne se joue pas avant six ans ‘. Certes le plus jeune âge voit de développer les connexions à un rythme délirant, tellement inimaginable qu’il en devient difficile de s’en faire une idée. Mais le phénomène se poursuit jusqu’à l’adolescence, puis beaucoup plus modérément ensuite chez l’adulte, suffisamment toutefois pour apprendre bien sûr et pour évoluer. Encore plus étonnant : pendant l’enfance, une bonne partie de notre matière grise ( neurones) et blanche (connexions) disparaît, s’autodétruit. Par chagrin d’avoir été oubliée, ignorée. Je plaisante à peine. En effet, les neurones et les câbles qui ne sont pas sollicités meurent, se dissolvent, se suicident sans laisser de trace par un mécanisme spécifique nommé apoptose. Et quantitativement, ce n’est pas rien : entre 11 et 21 ans par exemple, 15% de notre cerveau est concerné. Nombre de connexions atteint maximum entre 24 et 36 mois puis décline de 40% entre 7 ans et adolescence ( comme une pierre dont il faut enlever matière pour la sculpter)
Soyez rassurés : globalement les nouvelles liaisons l’emportent largement. Mais de manière très claire, il apparaît aujourd’hui que le mécanisme de sélection naturelle bien connu au niveau des espèces se décline jusqu’à l’individu, à l’intérieur même de ce qui fait la spécificité de l’humain : son cortex. D’autres modes de sélection que ceux chers à Darwin sont à l’œuvre, mais le résultat reste comparable : ceux qui s’adaptent à l’environnement survivent, les autres meurent.

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Cette formidable plasticité du cerveau, d’autant plus puissante qu’il est jeune pourrait laisser entendre que ses capacités sont sans limites. Presque devrait-on dire. Car il existe tout de même quelques barrières infranchissables. Et là je vais devoir démolir un mythe. Terrible responsabilité que devoir annoncer que Tarzan ne peut pas avoir existé. Les cas d’enfants sauvages, récupérés dans la nature livrés à eux-mêmes ou sous la protection d’animaux ( loups ), nous ont confirmé que, passé un certain âge que l’on peut estimer de l’ordre de 7 ans, il devient impossible d’apprendre à parler normalement.

Laissez-moi vous conter l’histoire de Kamala & Amala, petites filles sauvages découvertes en Inde élevées par des loups.

Les histoires méconnues des enfants sauvages

Ces barrières, vous le constatez, concernent des fonctions complexes comme la vision et le langage qui nécessite énormément d’apprentissage et dons de plasticité.


Dans la vie courante, la capacité du cerveau n’a pratiquement pas de limites, surtout chez les jeunes. Donc ne vous en privez pas et surtout n’en privez pas vos enfants.

Pour compléter, voici les stades essentiels d'évolution du cerveau d'un enfant de la naissance à l'âge adulte :


0 à 12 mois

- A la naissance, le cerveau est 4 fois + petit qu'adulte. Pas de discontinuité entre évolution avant et après la naissance. Poursuites des connexions, myélénisation
- A 2 mois : les aires de reconnaissance des visages de l'hémisphère ( H ). droit s'allument

- 3 mois : les aires du langage de (H.) gauche s'allument
- 4 mois : sait qu'un objet caché existe toujours

1 à 6 ans

- Inhibe erreur de chercher objet là où il était au départ même si l’adulte l'a déplacé
- Connexions se renforcent alors que d’autres disparaissent.

- Myélinisation continue

6 à 12 ans

- 6 ans : 90% de la taille adulte et ne fait plus l’erreur le la rangée où il y a + de jetons même si + longue car préfrontal mature pour inhiber les erreurs de base.

- Epaississement de la matière grise des aires associatives dans le cortex frontal.

12 ans à adulte

- Abstraction : manie les idées, plus seulement les objets
- Circuits logico-linguistiques permettent le raisonnement de type ' Si ..alors'

- Toujours maturation du cortex frontal et fin à l’âge adulte


Signalons au passage que 6000 gènes seulement interviennent d’une façon ou d’une autre dans la construction du cerveau. C’est bien peu pour construire des milliers de milliards de connexions. Ce qui montre bien s’il en était encore besoin, que tout n’est pas héréditaire ou acquis.



                                                  Monsieur +


Est-il possible, comme le prétendent certains, de repérer les enfants violents dès le plus jeune âge, voire génétiquement ?

1- A la naissance, seuls 10% du câblage du cerveau est en place : juste le vital de base comme la respiration, la vision…Autrement dit 90% des connexions entre neurones vont se construire pendant l'enfance puis l’adolescence. Même à l’âge adulte des connexions continuent à s’établi; des neurones naissent même, participant ainsi à ce que l’on appelle la plasticité du cerveau. Ce dernier est donc en constante évolution et le vécu du jeune va énormément influer sur son évolution. Les facteurs héréditaire sont donc incapables à eux seuls de déterminer que tel jeune enfant va être plus violent qu'un autre une quinzaine d'années plus tard.

2- Aucun gène spécifique ne peut déterminer un trait aussi complexe. Les lois de Mendel ou l’exemple des yeux bleus et marrons toujours cité dans les écoles s’avèrent parmi les cas minoritaires où les choses sont simples et laissent supposer qu’un seul gène détermine toujours un trait à coup sûr et en totalité. En fait la complexité de l’évolution a entraîné de nombreux mixages dans l’ADN. Ainsi plusieurs gènes interviennent en général pour déterminer un aspect physique, une résistance ou une prédisposition à une maladie…



Quelles conclusions en tirer ?




1- Le cerveau d’un enfant est en perpétuelle construction; des millions de connexions se construisent chaque jour, pendant que quelques milliers se détruisent par manque de sollicitations.

2- Ce phénomène d’une ampleur d’autant plus phénoménale que le cerveau est jeune permet d’achever sa construction en fonction des expériences vécues par l'enfant. Plus un jeune cerveau est sollicité - sans surmenage toutefois -, plus il développera aisément des liens multiples et donc, plus il sera performant.

Presque tout apprentissage ou évolution est possible à tout âge mais cela se fera bien entendu d’autant plus aisément que le cerveau est jeune et plastique. Sollicitez-le donc le plus tôt possible par les activités les plus variées… mais attention, sans le saturer ni le harceler, car vous obtiendriez alors en final les résultats inverses de ceux escomptés.

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