Archive for : September, 2015

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Excès de stress, Mémoire en baisse

Le stress chronique, déclenché par un circuit spécifique du cerveau, a des conséquences sur le corps tout entier : il entraîne des dérèglements bien connus : insomnies, palpitations, troubles du transit, eczéma…

Mais les retombées sur le cerveau lui-même sont peu soupçonnées alors qu’elles peuvent être importantes en particulier sur la mémoire.

Nos mémoires constituent en effet les premières victimes insidieuses du stress chronique : les ‘‘ratés’’ se multiplient, les mots restent sur le bout de la langue…

Les clichés ci-dessous permettent de constater l’ampleur des dégâts causés par le stress sur la plaque tournante de la mémorisation : l’hippocampe.

En haut, en marron, un hippocampe de sujet témoin.

En bas, toujours en marron, un hippocampe de sujet soumis à un stress durable : son volume a très nettement diminué.

Hippocampe dépressif

C’est une étude sur les hippocampes des G.I.’s américains après plusieurs mois passés au combat qui a permis d’établir la courbe ci-contre. Elle montre une diminution spectaculaire du volume de l’hippocampe proportionnelle au nombre de mois passés au front. Après plusieurs mois au combat, son volume est plus que divisé par 3 !

Hippocampe graphe stress

D’où proviennent les baisses de performances de la mémoire avec le stress ?

Nous avons vu que la naissance de nouveaux neurones participaient au processus de mémorisation en améliorant la plasticité du cerveau. Or il se trouve que les glucocorticoïdes comme le cortisol – qui est l’hormone du stress chez les humains – diminuent considérablement la neurogénèse {naissance de neurones}.

La diminution voire l’arrêt de la naissance de nouveaux neurones dans l’hippocampe est désormais associée au déclenchement de la dépression. Et parallèlement, la reprise de la neurogénèse dans l’hippocampe serait un facteur ou un témoin de guérison. Une étude a d’ailleurs montré le reprise des naissances de nouveaux neurones après la prise d’anti-dépresseurs (de type ISRS, la famille comprenant notamment le Prozac)

 

Conclusion : pour garder votre mémoire au top, restez cool ! Le stress, qui est un mécanisme de défense sélectionné par l’évolution s’avère bénéfique s’il est adapté. S’il se prolonge, votre organisme s’épuise, et votre mémoire s’étiole, faute de nouveaux neurones.

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Cerveau et Age font-ils bon ménage ?

Nos performances intellectuelles diminuent avec l’âge. Ce n’est pas un scoop, mais est-ce une fatalité ? Les neurosciences nous certifient que non depuis plusieurs années. Voici pourquoi :

Oui, le déclin des capacités cognitives démarre dès l’âge adulte, soit autour des 25 ans. Oui, notre matière cérébrale perd chaque année des neurones. Oui, logique et représentation spatiale faiblissent sensiblement. Oui, les temps de traitement de l’information s’allongent légèrement. Certes, la mémoire connaît quelques petits ratés.

Mais certains domaines résistent, voire s’améliorent : la mémoire des connaissances (sémantique) augmente, celle des savoir-faire également (procédurale). A 80 ans, les capacités verbales et l’intelligence sont quasiment équivalentes à celles des décennies antérieures. Donc rien de vraiment méchant si comme dans la grande majorité des cas, aucune maladie neurodégénérative ne se cache derrière…et si nous pratiquons un minimum d’activités.

Car là est le secret. Pour garder la forme intellectuellement, il existe 3 règles d’or :

  1. Pratiquer des activités …  intellectuelles 
  2. Pratiquer des activités …  sociales
  3. Pratiquer des activités …  sportives

Commençons par la règle N°3. Car si nous savons de longue date que la pratique sportive régulière est excellente pour la santé, nous avons découvert il y a peu ses bienfaits sur la matière grise et blanche. Les études montrant l’amélioration des performances cérébrales avec le sport ne se comptent plus désormais. La raison majeure de ces résultats bénéfiques réside dans une meilleure oxygénation et alimentation du cerveau via une meilleure circulation sanguine.

chien qui lit

Revenons aux règles d’or N° 1 et 2 :  les activités intellectuelles, quelles qu’elles soient, et les relations sociales permettent de maintenir, voire faire progresser nos capacités cognitives. Les scientifiques pensaient jusqu’à il y quelques années que nous naissions avec tous nos neurones et que notre cerveau ne pouvait que décliner avec le temps. Nous savons désormais que ce dogme est doublement erroné.

1- Des neurones naissent chaque jour dans notre cerveau.

2- Ce dernier peut considérablement évoluer en créant de nouvelles connexions.

Toute activité intellectuelle ou sociale permet de créer de nouvelles connexion et d’utiliser à bon escient nos neurones tout neufs sortis des fabriques que sont notre hippocampe et notre bulbe olfactif.

 

Cette évolution permet de compenser la perte de neurones et de connexions, qui agit de manière imperceptible et progressive. Simplement, la perte devient sensible lorsque le cumul est devenu significatif. Il n’y a donc pas d’âge fatidique comme certains le pensent :  ni 60 ans, ni 80 ans.

Et surtout notre évolution cérébrale peut varier considérablement d’un humain à l’autre en fonction de notre mode de vie et de nos activité …  à tel point que ce déclin saute aux yeux chez certains alors que chez d’autres, il n’est pas sensible à âge identique.

Si vous n’êtes pas totalement convaincu, allez faire un tour dans une salle de télévision de maison de retraite . En sortant, pensez à Jean D’Ormesson, Victor Hugo ou Fontenelle… si vifs d’esprit à un âge ou d’autres ont leurs neurones si ramollis par la passivité.

 

Alors restez actifs et curieux !

Pour en savoir plus :

Observatoire B2V des Mémoires avec notamment les travaux de Hélène AMIEVA, docteur en neurosciences et neuropharmacologie, chercheur à l’INSERM à Bordeaux