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Votre cerveau est-il suffisamment éclairé ?

A n’en pas douter, votre esprit est suffisamment éclairé puisque vous consultez le site ” Neuroboost ” !  Mais qu’en est-il de votre cerveau lui-même ? Reçoit-il suffisamment de lumière ? Et surtout, la reçoit-il au bon moment ?

Les scientifiques l’ont découverte depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, les businessmen de tout poil tentent de mettre la main sur notre horloge biologique pour en tirer profit. Et comme toujours dans ces cas-là, il faut savoir trier pour ne pas tomber dans les pièges tendus à notre portefeuille. Nous allons donc, comme d’habitude, commencer par comprendre ce qui se passe à l’intérieur de notre boîte crânienne.

Donc oui, c’est exact, notre cerveau marche à la lumière, plus précisément à la lumière du soleil, Horloge interne
puisque c’est le cadre naturel qui a guidé notre évolution d’Homo Sapiens. Et ce sera notre premier indice : la lumière solaire est extrêmement puissante, elle est composé de tout un ensemble de longueurs d’ondes ( un spectre comme disent les scientifiques), et elle s’accompagne de rayonnements ultraviolets et infra-rouges dont l’excès est nocif pour nos yeux comme pour notre peau.

Cette lumière solaire qui pénètre par nos yeux va non seulement d’abord activer sur nos deux rétines les cellules en forme de cônes et bâtonnets. Ceci va nous permettre de voir en couleur grâce aux signaux expédiés par le nerf optique à l’arrière de notre cerveau. Mais en parallèle, des cellules ganglionnaires situées derrière notre rétine vont envoyer le signal capté à un minuscule noyau de neurones dans les profondeurs de notre cerveau : vous pourrez impressionner lors de votre prochain dîner en ville en indiquant qu’il s’agit du noyau suprachiasmatique. Ce dernier constitue notre principale horloge biologique : celle qui rythme notre cycle journalier veille/sommeil. Cette horloge pilote de nombreuses sécrétions d’hormones et neurotransmetteurs dont la mélatonine, émise pendant la nuit.

De ce fait, la mélatonine est prescrite pour atténuer les effets du jet-lag dû au décalage horaire des hôtesses et pilotes. Elle est également prescrite pour traiter les autistes ayant des troubles du sommeil. Lorsque notre horloge interne n’est plus dans le bon rythme, pour inhiber  la synthèse de mélatonine, il faut que l’œil reçoive une lumière de 2500 Lux  minimum pendant au moins une demi-heure.

Et notre horloge interne se base sur l’intensité de la lumière reçue pour se recaler régulièrement. Sinon, elle dérive ! Le spéléologue Michel Siffre en a fait le premier l’expérience puisqu’il il est resté 2 mois sous terre sans heure et sans aucun recalage solaire : il était convaincu de n’y être resté qu’un seul mois ! Mais il a considérablement fait avancer la science en la matière.

LumnothérapieCette lumière solaire reçue va entre autres jouer également sur notre humeur. Nos amis canadiens  et scandinaves le vivent bien plus intensément que nous, eux qui manquent cruellement de lumière solaire intense pendant l’hiver : les dépressions dites saisonnières sont courantes chez eux et le traitement par luminothérapie est devenu un grand classique pendant la saison sombre.

Sous nos latitudes, si le phénomène est naturellement moins marqué, il n’en reste pas moins sensible.  François Duforez,  médecin du centre du sommeil à l’Hôtel-Dieu témoigne : ” La 3ème cause de consultation auprès de notre centre du sommeil sont les troubles de l’horloge biologique qui rythment sommeil mais aussi performances, sexualité, alimentation. ”

La déprime saisonnière (déprime, fatigue, hypersomnie, augmentation de la prise alimentaire..) se traite par exposition entre 30 minutes et 1 heure/jour à la lumière de lampes spéciales selon intensité avec d’excellents résultats prouvés depuis longtemps, et cela même si pour un certain pourcentage de la population, la luminothérapie ne donne pas les résultats escomptés. Entre 1997 et 2005, trois grandes études ont passé en revue les publications sur les effets de la luminothérapie contre les symptômes de la dépression saisonnières et toutes ont conclu à l’efficacité de cette technique.

Le lien de plus en plus avéré de la lumière avec la prise de kilogrammes superflus permet d’utiliser désormais la luminothérapie pour le traitement du surpoids.

Nos Conseils :

–  Dormir dans une chambre obscure

–  S’exposer à la lumière vive du soleil le matin de 30 minutes à 1 heure.

Ce sont de loin les dispositions les plus efficaces et les plus économiques.  Si toutefois elles ne sont pas envisageables pour vous, pas d’inquiétude, la technologie de notre civilisation est là pour combler le manque via l’achat d’une lampe spéciale.  Il faudra compter 150 € minimum pour avoir le spectre lumineux, l’intensité et la protection anti-UV nécessaire. Mais pour ce prix, il faudra la mettre très très proche de vos yeux pour obtenir l’efficacité suffisante. Si vous vous en tenez plus éloigné pour vaquer à vos occupations matinales, la puissance, donc le prix seront plus élevés.

Pour vous fixer les idées :  Le soleil peut nous fournir jusqu’à 100 000 Lux et la lumière d’une matinée dégagée est largement suffisante à travers les fenêtres d’une habitation. Une lampe de 10 000 lux demandera 30 min d’exposition matinale alors que celle de 5000 demandera 1 heure.

 

Attention : Ces expositions nécessitent de ne pas avoir de soucis aux yeux ( le glaucome est contre-indiqué par exemple). Donc en cas de doute, prenez l’avis de votre médecin.

Par ailleurs des réserves ont été émises quant aux effets secondaires de la nouvelle technologie à diodes électroluminescentes qui utilise des longueurs d’ondes de couleur bleutée comme l’ont montré certaines études sur les animaux.

 

Pour en savoir plus :

Pour les francophones, la page Wikipédia  sur la luminothérapie est tout à fait fiable.

Pour les anglophones  :

Etude de neurobiologistes de l’université de Chicago (PLOS one – avril 2014) montrant que la lumière, via la mélatonine, agit sur la prise de poids.

Terman M, Terman JS. Light therapy for seasonal and nonseasonal depression: efficacy, protocol, safety, and side effects. CNS Spectr. 2005;10(8):647-63; quiz 672.

Golden RN, Gaynes BN, et al. The efficacy of light therapy in the treatment of mood disorders: a review and meta-analysis of the evidence. Am J Psychiatry. 2005;162(4):656-62.